Les parents
Les classes bilingues de Namur ne demandent pas aux parents un investissement comparable à ce qui leur est demandé dans le cadre d’une intégration individuelle. Lorsqu’un élève sourd ou malentendant est seul dans une école ordinaire, ses parents doivent prendre en charge une multitude de choses indispensables à sa réussite: informer l’équipe éducative sur la surdité, sensibiliser chaque année un nouvel enseignant, s’assurer à domicile que les cours ont été bien perçus, et, souvent, reprendre avec lui certaines matières enseignées. Dans les classes bilingues de Namur, tout ce travail est pris en charge par l’équipe bilingue . Malgré cela, sans le soutien des parents, l’école ne peut rien car la scolarité d’un enfant sourd ou malentendant en milieu ordinaire reste le plus souvent assez intense. Tout enfant arrive effectivement à l’école avec des prérequis issus directement de son milieu familial. Ces prérequis sont déterminants dans le parcours scolaire de l’enfant. C’est d’autant plus vrai pour un enfant sourd ou malentendant car son éducation demande de la part de ses parents qu’ils soient plus actifs au quotidien (par exemple, en communiquant les informations non perçues à la radio, en s’assurant que les décisions familiales aient été bien comprises, en discutant en famille de manière plus structurée, en parlant de ce que la dame du magasin a dit, en transmettant les propos du médecin, en revenant ultérieurement sur les divers épisodes de la vie quotidienne, etc…) . L’équipe éducative compte donc sur un partenariat école/famille pour mener à bien la scolarité de l’enfant. Inscrire son enfant en classe français-langue des signes ne signifie pas obligatoirement être bilingue soi-même. Cependant, il est impératif de parler sa propre langue de manière adaptée et de valoriser l’enfant dans l’apprentissage de la deuxième langue (qui sera pour les uns la langue des signes et pour les autres le français). Une mauvaise considération de la part d’un parent sur la seconde langue d’enseignement aura inévitablement des répercussions négatives sur l’enfant et sa scolarité.