Les classes bilingues

Bilinguisme

Les objectifs du bilinguisme

Pour que les élèves sourds et malentendants puissent accéder aux mêmes compétences que les enfants entendants, sans retard, les apprentissages leur sont dispensés ​en français, langue de la majorité et langue de l'écrit et en langue ​des signes, langue qui leur est accessible sans entrave et par ailleurs essentielle à leur développement cognitif, émotionnel, intellectuel et socioculturel. 

Les raisons du bilinguisme

Les avancées en matière de techniques médicales rendent plus aisée l’autonomie des enfants porteurs d'un implant cochléaire dans de nombreuses situations quotidiennes.  Ces technologies montrent cependant leurs limites : un enfant sourd implanté et tirant de son implant le meilleur parti n’entend pas comme un enfant entendant. Or l’aisance apparente d’enfants implantés, dans certaines situations de communication, peut constituer un leurre sur leurs réelles aptitudes à apprendre dans un milieu « entendant ».

De fait, les conditions les plus banales de la vie en classe engendrent des difficultés qu’il ne faut pas minimiser : la multiplicité des intervenants, l’imbrication des sources sonores, les débats, les positions rendant impossible l’appui sur la lecture labiale, la prise de notes, etc.  Ces situations, et l’effort important de concentration qu’elles nécessitent pour l’enfant sourd, amènent inévitablement la perte de nombreuses informations relatives tant aux apprentissages qu’à la vie de la classe.  L’effort des enfants sourds pour percevoir le message oral entame l’énergie pour les autres tâches cognitives.

L’expérience des classes bilingues démontre, tant à Sainte-Marie que dans les écoles adoptant les mêmes méthodes à l’étranger, que la langue des signes permet de pallier les soucis d’accessibilité en groupe. Elle est la seule langue qui permette à la personne sourde de jouir d’une communication naturelle, sans effort particulier. Elle est donc un paramètre incontournable dans les processus cognitif, culturel et relationnel de l’enfant déficient auditif.

Apprendre la langue de la majorité et la langue de la communauté sourde est la meilleure façon d’aider l’enfant sourd ou malentendant à trouver son propre équilibre entre ces deux sphères culturelles et à le mettre dans les meilleures conditions pour se développer intellectuellement et psychologiquement.