Foire aux questions

9. Si un enfant sourd ou malentendant ne réussit pas en LSFB, sera-t-il en échec ?

NON. Depuis le début des classes, aucun élève n’a été en échec uniquement en langue des signes (lorsqu’il s’est présenté, l’échec en LSFB n’était qu’un des symptômes d’un souci plus large).  Au contraire, chacun intègre la LSFB à son rythme et lui confère une place qui lui est propre. C’est bien là tout l’intérêt ! La langue des signes ne fera subir aucun dommage au français. Par contre l’apprentissage de la langue française orale reste le point sensible et ne doit pas être mené sans balises. Pour de multiples raisons faisant intervenir de nombreux facteurs humains, certains enfants restent dans l’impossibilité de comprendre et de s’exprimer de manière suffisante en français oral. Si ces enfants n’ont pas eu la chance de rencontrer dans leurs premières années de vie une langue accessible naturellement, leur développement cognitif et psychologique subit très rapidement d’énormes dommages, difficilement réparables au-delà d’un âge critique. La langue des signes est au minimum la carte de la prudence pour le bon développement des jeunes enfants sourds et malentendants.

« Il est de notre devoir de permettre à l'enfant sourd d'acquérir deux langues, la langue des signes (…) et la langue orale. Pour ce faire, l'enfant doit entrer en contact avec des utilisateurs des deux langues et doit sentir le besoin de se servir des deux. Miser sur la seule langue orale en se basant sur les avancées technologiques récentes, c'est parier sur l'avenir de l'enfant. C'est prendre de trop grands risques quant à son développement humain, c'est mettre en danger son épanouissement personnel, et c'est nier son besoin d'acculturation dans les deux mondes qui sont les siens. Quoiqu'il fasse à l'avenir, quel que soit le monde qu'il choisisse en définitive (au cas où il ne choisirait qu'un des deux), un bilinguisme précoce lui donnera plus de garanties pour l'avenir que le seul monolinguisme. »

(Grosjean, 2000)